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tribué du cours des effets publics en Angleterre, depuis le commencement de 1802, que dans les années de ce Tableau, pendant lesquelles les rentes à et à pour ont existé simultanément, le cours moyen des rentes à pour a été ce qui porte à la vente de de rente en pour La vente moyenne de de rente a été dans le même intervalle de Elle a donc été plus petite que la précédente de ou d’environ de Le capital dû par l’État à la rente de en pour est et celui de la rente de est plus petit que le précédent de de Les ventes de ces deux rentes ont donc été loin d’être proportionnelles à leurs capitaux.

On peut se convaincre, par le raisonnement suivant, qu’il y a toujours avantage, pour l’État, dans la réduction des rentes, malgré l’accroissement du capital, s’il fait intervenir la puissance de l’intérêt composé.

Imaginons qu’à chaque réduction d’une rente de à l’État affecte une fraction de de rente à une Caisse qu’il charge d’acquérir sans cesse de nouvelles rentes et d’en accroître son fonds. Concevons encore que la fraction de de rente soit telle qu’au moment où l’intérêt sera réduit à pour elle devienne par cet accroissement. La Caisse, vendant alors ce franc de rente, retirera de cette vente de ou au moyen desquels l’État payera au porteur des de rente l’accroissement de son capital. Par ce moyen, l’État aura réduit la rente de en de rente pour mais il payera annuellement à sa Caisse une fraction de franc, qu’il doit continuer de payer au possesseur du franc de rente vendu par cette Caisse. La diminution de la rente due par l’État ne sera donc que mais cette fraction de de rente, fraction nécessairement plus petite que est d’autant moindre que le moment où l’intérêt devient pour est plus éloigné.

Si l’intérêt supposé d’abord à pour diminue proportionnellement au temps et parvient à en années, la fraction de franc dont je viens de parler est la moitié de car cette fraction, accrue par l’acquisition des rentes, deviendra à ce terme. L’avantage de l’État