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les peuples, il vient d’être admis dans le royaume des Pays-Bas. En France, peu secondé, quelquefois contrarié par les autorités, il lutte cependant avec succès contre les obstacles que la puissance des habitudes oppose à l’introduction des choses même les plus utiles. Espérons que bientôt il surmontera ces obstacles. Alors il sera maintenu par cette puissance qui, jointe à celle de la raison, assure aux institutions humaines une éternelle durée.

Je désire que les ministres veuillent bien prendre en considération le plan que je propose. Il est possible d’y adapter la partie du cadastre déjà faite et de l’exécuter sans retarder l’opération, sans en augmenter la dépense. Peut-être même, le grand nombre d’ingénieurs géographes que l’état de paix où nous sommes permet d’employer à ce travail, auquel on les voit avec peine étrangers, rendrait-t-il son exécution plus prompte et moins coûteuse. Mais une commission, choisie par le gouvernement pour l’éclairer sur cet objet, prendrait les renseignements nécessaires à sa détermination. Elle examinerait jusqu’à quel point sont fondés les reproches de négligence et d’incapacité faits à plusieurs agents du cadastre ; elle indiquerait les moyens de l’accélérer et de le perfectionner.

Après avoir donné, dans la formation de la grande Carte de France, un exemple que les autres nations s’empressent de suivre, ne leur soyons pas inférieurs, ne rétrogradons point quand elles avancent. Conservons parmi nous la gloire des sciences et beaux-arts. Cette gloire douce et paisible a le précieux avantage de s’accroître sans diminuer la gloire étrangère et d’intéresser tous les peuples, en leur procurant de nouvelles jouissances.


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