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extrait
de
l’essai de statique chimique,
Par C.-L. BERTHOLLET.
Séparateur

[1] Lors donc qu’on comprime l’air, il en sort une quantilé de calorique qui est proportionnelle à la diminution du volume.

On peut opposer que, lorsque l’air éprouve une compression, l’augmentation de son ressort fait voir qu’il tient une quantité de calorique qui, étant lui-même dans un état de compression, est la cause de cet effort ; ce qui prouve que c’est la même quantité de calorique qui produit l’équilibre de température dans les deux circonstances, c’est que, si après avoir comprimé l’air on le remet en liberté, il se produit un refroidissement qui correspond à la chaleur qui avait été dégagée. S’il eut retenu dans la compression une plus grande quantité de calorique que celle qui convenait à la réduction de son volume dans la température donnée, il ne reprendrait pas les dimensions qu’il doit avoir sous la nouvelle compression ; il s’arrêterait au terme où le calorique comprimé se trouverait en équilibre avec l’action des corps voisins, et il n’y aurait pas de refroidissement dans ces corps ; ce n’est donc point par l’effet du calorique plus comprimé qu’il tend à reprendre son premier état. Je ne puis que confirmer plus solidement cette théorie par l’opinion de Laplace, qui a bien voulu me remettre la Note ci-jointe (Note V).


NOTE V.

On sait depuis longtemps que, à la même tompérature, le ressort d’une même quantité d’air est à très peu près réciproque à son volume. Cette propriété est commune à tous les gaz et même à tous les fluides

  1. Paris. Firmin Didot, 1re Partie, an XI-1803, p. 164.