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rapport
sur
un mémoire de m. malus[1].

Journal des Mines, t. XXIV; 1808.
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La Classe nous ayant chargés, M. Haüy et moi, d’examiner un Mémoire de M. Malus sur divers phénomènes de la double réfraction de la lumière, nous allons lui en rendre compte. En passant de l’air dans un milieu transparent non cristallisé les rayons de lumière se réfractent, de manière que les sinus de réfraction et d’incidence sont constamment dans le même rapport ; mais, lorsqu’ils traversent la plupart des cristaux diaphanes, ils présentent un singulier phénomène, qui fut d’abord observé dans le cristal d’Islande, où il est très sensible.

Un rayon tombant perpendiculairement sur une des faces naturelles de ce cristal est divisé en deux parties : l’une traverse le cristal sans changer sa direction, l’autre s’en écarte dans un plan parallèle au plan perpendiculaire à la face et passant par l’axe du cristal, c’est-à-dire par la ligne qui joint les sommets de ses deux angles solides obtus. Nous nommerons section principale d’une face naturelle ou artificielle tout plan mené d’une manière semblable. Cette division du rayon lumineux a généralement lieu, relativement à une face quelconque et quel que soit l’angle d’incidence. Une partie suit la loi de la réfraction

  1. Fait à la première Classe de l’Institut.