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ne put pas remarquer, même après un temps très long, qu’elle fut influencée, soit dans l’état de repos, soit dans celui du mouvement, par l’horloge voisine, qui était toujours dans la première situation. Un coin convenablement placé éloigna ensuite de même l’horloge no 1 de la tringle. Après avoir ainsi isolé les deux boites, M. Ellicot plaça dans l’intervalle qui les séparait une pièce de bois qui se soutenait d’elle-même par un léger frottement ; l’influence des deux pendules était tellement augmentée par cette disposition, qu’il suffisait de six minutes pour que l’horloge no 1 mit en mouvement sa voisine et, après un nouvel intervalle de même durée, la première était déjà en repos. Cette influence parut diminuer, sans cependant être jamais détruite, à mesure que le sol sur lequel les boites des pendules reposaient devenait plus solide.

Si de là nous passons aux phénomènes que présentaient les deux pendules lorsqu’on les mettait simultanément en mouvement avec une amplitude d’environ nous trouvons que les arcs décrits par le no 1 augmentaient d’étendue, pendant que ceux du no 2 diminuaient ; en sorte qu’après un certain temps les rouages et les aiguilles que celui-ci conduisait ne marchaient plus. À peine cependant quelques minutes s’étaient-elles écoulées, que les oscillations de ce second pendule se ranimaient ; mais elles n’atteignaient jamais la valeur qu’elles avaient eue à l’origine du mouvement ; c’est à d’amplitude qu’elles déterminaient la marche des aiguilles. Pendant que les oscillations du pendule no 2 allaient ainsi toujours en augmentant, celles du no 1 diminuaient et, lorsque les arcs n’étaient plus que de cette horloge s’arrêtait à son tour. Ces arcs s’agrandissaient bientôt ; ceux du no 2 diminuaient alors de nouveau ; l’horloge s’arrêtait encore et, après un certain nombre de minutes, recouvrait une seconde fois son premier mouvement. Dès lors, le no 1 commençait à décliner et bientôt après l’horloge était arrêtée ; mais son pendule, qui ne se mouvait presque plus, ne décrivait jamais, dans la suite de l’expérience, des arcs assez grands pour faire engrener les rouages ; le no 2 continuait à se mouvoir indéfiniment avec une amplitude d’environ