Page:Laplace - Œuvres complètes, Gauthier-Villars, 1878, tome 14.djvu/307

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

sur
l’action réciproque des pendules
et sur la
vitesse du son dans les diverses substances[1].

Annales de Chimie et de Physique, t. III ; 1816.
Séparateur

La remarque que j’ai lue, il y a peu de temps, à l’Académie, sur la mesure du pendule à secondes par Borda m’a conduit à examiner particulièrement les diverses circonstances qui peuvent influer sur ce genre d’expériences et les précautions à prendre pour assurer l’exactitude des résultats, précautions qui doivent être extrêmes, lorsqu’on veut obtenir la longueur du pendule à un centième près de millimètre. L’une d’elles, la plus importante, consiste à fixer l’appareil de la manière la plus solide, en l’attachant à un corps très massif tel qu’un mur très épais et dont les molécules ne soient pas susceptibles de faire entre elles des vibrations étendues. Daniel Bernoulli rapporte, dans les Mémoires de Pétersbourg pour l’année 1777, une observation de Ferdinand Berthoud qui, ayant fermement attaché une excellente pendule astronomique, peu fixe auparavant, trouva que, par ce changement seul, elle retardait de minutes en un jour : ce que Bernoulli explique d’une manière ingénieuse et juste. Des horloges fixée sur une même barre lui impriment un léger mouvement, font vibrer ses molécules et, par la réunion de ces causes, agissent les unes sur les autres et modifient réciproquement leurs oscillations. Huygens, dans son Ouvrage De horologio oscillatorio, rapporte qu’ayant ainsi fixé

  1. Lu à l’Académie des Sciences le 25 novembre 1816.