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de l’adhésion
des
corps à la surface des fluides[1].

Journal de Physique, t. LXIII ; 1806.
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On a fait un grand nombre d’expériences sur l’adhésion des corps à la surface des fluides, mais sans se douter que cette adhésion était un effet de l’action capillaire. M. Thomas Young me paraît être le premier qui en ait fait l’ingénieuse remarque[2]. En appliquant mon analyse à ces expériences, j’ai trouvé qu’elle les représente aussi bien qu’on doit l’attendre d’expériences très délicates, et qui ne s’accordent pas toujours entre elles. Les phénomènes dus à l’action capillaire étant aujourd’hui ramenés à une théorie mathématique, il ne manque plus, à cette branche intéressante de la Physique, qu’une suite d’expériences exactes dans lesquelles on isole avec soin tout ce qui peut altérer les effets de cette action. Le besoin d’expériences très précises se fait sentir à mesure que les sciences se perfectionnent. C’est au concours des grandes découvertes en Mécanique et en Analyse, avec celles du télescope et du pendule, que l’Astronomie doit ses immenses progrès. On ne peut donc trop inviter les physiciens à donner la plus grande précision à leurs résultats ; comme on ne peut assez encourager l’habile artiste qui se voue à la perfection des instruments des sciences. Une expérience mal faite a été souvent la cause de beaucoup d’erreurs ;

  1. Extrait d’un Mémoire, lu dans la séance de la première Classe de l’Institut, du 24 novembre 1806.
  2. Transactions philosophiques, année 1805.