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élévations et dont la largeur est celle du plan, dans le sens horizontal. On doit supposer l’élévation négative, lorsqu’elle se change en abaissement au-dessous du niveau. Si le produit des trois dimensions précédentes est négatif, la tendance devient répulsion.

Lorsque les plans sont très rapprochés, l’élévation du fluide entre eux est en raison inverse de leur distance mutuelle, et elle est égale à la demi somme des élévations qui auraient lieu, si l’on supposait d’abord le premier plan de la même matière que le second, et ensuite le second, de la même matière que le premier. On doit encore observer de supposer l’élévation négative, lorsqu’elle se change en abaissement.

On voit par ces théorèmes que, en général, la force répulsive est beaucoup plus faible que la force attractive qui se développe lorsque les plans sont très rapprochés, et qui doit alors les porter l’un vers l’autre d’un mouvement accéléré. Dans ce cas l’élévation du fluide entre les plans est très grande relativement à son élévation près des mêmes plans à leur extérieur. En négligeant donc le carré de cette dernière élévation, par rapport au carré de la première, le parallélépipède fluide dont le poids exprime la tendance d’un des plans vers l’autre, en vertu du premier des deux théorèmes précédents, sera égal au produit du carré de l’élévation du fluide intérieur par la demi largeur du plan dans le sens horizontal. Cette élévation étant, par le second de ces théorèmes, réciproque à la distance mutuelle des plans, le parallélépipède sera proportionnel à la largeur horizontale du plan, divisée par le carré de cette distance. La tendance des deux plans l’un vers l’autre suivra donc la loi de l’attraction universelle, c’est-à-dire qu’elle sera en raison inverse du carré de leur distance.

Désirant connaître jusqu’à quel point ces résultats de ma théorie étaient conformes à la nature, j’ai prié M. Haüy de faire quelques expériences sur un point de Physique aussi délicat et aussi curieux. Il a bien voulu s’en occuper et il a trouvé l’analyse entièrement d’accord avec l’expérience. Il a surtout bien constaté le phénomène singulier