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la théorie des tubes capillaires[1].

Journal de Physique, t. LXII ; 1806.
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Ce Mémoire, destiné à paraître parmi ceux de la première Classe de l’Institut[2], est précédé par l’analyse suivante de la théorie qu’il renferme, et que l’auteur nous a communiquée.

Clairaut a soumis le premier, à une analyse exacte et rigoureuse, les phénomènes des tubes capillaires, dans son Traité sur la figure de la Terre. Mais sa théorie, exposée avec l’élégance qui caractérise ce bel et important Ouvrage, laisse à désirer l’explication complète du principal de ces phénomènes, qui consiste en ce que l’élévation du fluide au-dessus de son niveau, dans les tubes de même matière, est en raison inverse de leurs diamètres. Ce grand géomètre se contente d’observer, sans le prouver, qu’il doit y avoir une infinité de lois d’attraction qui, substituées dans ses formules, donnent ce résultat. J’ai cherché, il y a longtemps, à suppléer ce qui manque à la théorie de Clairaut : de nouvelles recherches m’ont enfin conduit non seulement à reconnaître l’existence de semblables lois, mais encore à faire voir que toutes les lois dans lesquelles l’attraction cesse d’être sensible à une distance sensible, donnent l’élévation du fluide, en raison inverse du diamètre du tube ; et il en résulte une théorie complète de ce genre de phénomène.

Clairaut suppose que l’action du tube capillaire est sensible sur la

  1. Extrait d’un Mémoire lu à l’Institut, le 23 décembre 1805 ; par M. Laplace.
  2. Œuvres de Laplace, T. IX, p. 369 et suiv.