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imperceptibles ; la difficulté consiste à en déduire les lois que présentent les fluides élastiques. C’est ce que l’on peut faite par les considérations suivantes :

J’observe d’abord qu’une molécule de gaz ou de fluide élastique, contenue dans une enveloppe sphérique, n’étant point en contact avec les molécules voisines, elle doit être en équilibre, en vertu de toutes les forces révulsives qu’elle éprouve ; en sorte que doit être nul dans l’équation

ce qui donne la pression constante dans toute l’étendue du fluide. En supposant donc, conformément à l’expérience, la pression fonction de la densité dans les fluides élastiques, à une température constante, on voit que la densité doit être supposée la même dans toutes les parties du fluide. Nous démontrerons ci-après ce résultat de l’expérience pour tous les points du fluide placés à une distance de l’enveloppe plus grande que le rayon de la sphère d’activité sensible, de la force révulsive.

Maintenant, je suppose les molécules des gaz, à une distance réciproque, telle que leur attraction mutuelle soit insensible, ce qui me parait être la propriété caractéristique de ces fluides, et même des vapeurs, de celles du moins qui, par une légère compression, ne se réduisent point en partie à l’état liquide. Je suppose ensuite que ces molécules retiennent par leur attraction la chaleur, et que leur répulsion mutuelle soit due à la répulsion des molécules de la chaleur, répulsion dont je suppose l’étendue de la sphère d’activité insensible.

Soit la chaleur contenue dans chaque molécule de gaz, la répulsion de deux molécules sera évidemment proportionnelle à En nommant donc leur distance mutuelle, nous exprimerons la loi de répulsion de deux molécules de gaz, par devenant insensible lorsque a une valeur sensible. est une constante qui dépend de la force révulsive de la chaleur, et qui semble ainsi devoir être la même pour tous les gaz ; mais ne connaissant point la nature de cette force, nous ne savons pas si elle est modifiée par la nature même de la molécule du