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rèmes auxquels la théorie m’a conduit sur les époques et sur les moyens mouvements des trois premiers satellites. Ces théorèmes consistent : 1o en ce que le moyen mouvement du premier satellite, plus deux fois celui du troisième, est exactement et constamment égal à trois fois celui du second ; 2o en ce que la longitude moyenne du premier satellite, moins trois fois celle du second, plus deux fois celle du troisième, est exactement et constamment égale à L’équation de la libration lui a paru insensible.

Les observations des éclipses du premier satellite de Jupiter ont fait découvrir le mouvement successif de la lumière. Il m’a paru que, en en considérant un grand nombre disposées d’une manière avantageuse, on devait obtenir ce mouvement avec plus de précision encore que parle phénomène de l’aberration. J’avais engagé les astronomes à le déterminer de cette manière ; c’est ce que M. de Lambre a fait : il a trouvé pour l’aberration en longitude exactement comme Bradley l’avait conclue des observations directes. Il en résulte que le mouvement de la lumière est uniforme, au moins dans tout l’espace compris par l’orbe terrestre.

M. de Lambre n’a point remarqué d’équation du centre sensible, propre au premier et au second satellite ; l’équation du centre du troisième se communique aux deux premiers et au quatrième ; l’équation du centre du quatrième satellite se communique sensiblement aux trois autres, mais plus faiblement, à mesure qu’ils en sont plus éloignés. La partie de cette équation, que le troisième satellite emprunte du quatrième, est un peu plus petite que je ne l’avais trouvée. Elle est une des données les plus avantageuses que l’on puisse employer pour déterminer la masse du quatrième satellite. Elle explique en même temps les inégalités singulières du mouvement du troisième satellite, que M. Wargentin a représentées empiriquement dans ses Tables, mais d’une manière imparfaite, parce qu’il en ignorait les lois et la cause, que la théorie seule pouvait faire connaître.

Les mouvements des orbites des satellites offrent des phénomènes très remarquables. La théorie m’a fait voir, et l’observation a con-