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MÉMOIRE SUR LA FIGURE DE LA TERRE.

quantité entière

qui écarte la variation des degrés de la loi du carré du sinus de la latitude, ait un plus grand rapport au terme

Maintenant, si l’on suppose que les nombres et expriment les rapports des quantités qui éloignent les expressions du rayon, de la longueur du pendule et du degré du méridien de la loi du carré du sinus de la latitude, aux termes qui suivent cette loi dans ces expressions, il est visible que, pour rendre et peu sensibles relativement à il suffit de prendre égal ou plus grand que car, en le supposant, par exemple, égal à les trois nombres précédents deviendront c’est à-dire que les variations des degrés s’écarteront environ cinq fois plus de la loi du carré du sinus de la latitude que celles de la pesanteur, ce qui est plus que suffisant pour satisfaire aux observations.

Il faudrait un grand nombre de mesures des degrés, faites avec beaucoup de précision, pour déterminer la nature des fonctions mais il nous suffit ici d’avoir expliqué pourquoi les variations de la pesanteur suivent à très peu près la loi du carré du sinus de la latitude, tandis que les variations des degrés s’en écartent d’une manière sensible : ce phénomène remarquable tient à ce que les termes de l’expression du rayon qui s’écartent de cette loi sont différenciés une seule fois dans l’expression de la pesanteur et subissent deux différentiations dans l’expression du degré du méridien ; et il arrive que ces termes, peu sensibles en eux-mêmes et par une première différentiation, deviennent sensibles par une seconde différentiation.

Nous voilà donc conduits à ce résultat intéressant : savoir que, dans toutes les recherches où l’on ne fait usage que des rayons terrestres et de leurs premières différences, on peut, sans erreur sensible, supposer