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SUR L’ÉQUATION SÉCULAIRE DE LA LUNE.

peut être détruite que par des causes étrangères ; et nous sommes certains que leur action est insensible depuis les observations les plus anciennes jusqu’à nos jours. Cette stabilité du système du monde, qui en assure la durée, est un des phénomènes les plus dignes d’attention, en ce qu’il nous montre dans le ciel, pour maintenir l’ordre de l’univers, les mêmes vues que la nature a si admirablement suivies sur la Terre pour conserver les individus et perpétuer les espèces.

I.

Soient les trois coordonnées de la Lune, rapportées au centre de la Terre ; celles du Soleil, rapportées au même point ; soient de plus

nommons la masse du Soleil et la quantité

enfin représentons par l’unité la somme des masses de la Terre et de la Lune, et par l’élément du temps supposé constant : nous aurons les trois équations différentielles suivantes :

(A)

Si l’on multiplie la première de ces équations par la seconde par la troisième par qu’en suite on les ajoute et que l’on désigne par la caractéristique la différentielle prise par rapport aux seules coordonnées on aura, après avoir intégré,