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THÉORIE DE JUPITER ET DE SATURNE.

On ne doit point désirer un plus grand accord, si l’on considère l’imperfection de ces observations et l’incertitude des réductions dont nous avons fait usage pour les rapporter à l’équinoxe de 1750. En général, les observations anciennes, celles même d’Hipparque, comportent des erreurs de et il paraît que Ptolémée observait avec moins de précision encore, car ses observations sur les étoiles, comparées à celles d’Hipparque, lui ont donné de précession annuelle des équinoxes, ce qui suppose des erreurs considérables dans ces observations.

Nous avons encore une observation ancienne de Jupiter, que Bouillaud a tirée d’un manuscrit de la Bibliothèque du Roi. Suivant cette observation, réduite à nos époques, le 26 septembre de l’an 508 de notre ère, à temps moyen à Paris, la longitude de Jupiter parut la même que celle de Régulus ou du Cœur du Lion.

En calculant par nos formules la longitude géocentrique de Jupiter pour le même instant, et rapportée à l’équinoxe de 1750, je l’ai trouvée égale à Voyons quelle était la longitude de Régulus rapportée au même équinoxe.

Suivant le Catalogue de M. l’abbé de la Caille, la longitude de Régulus, au commencement de 1750, était mais M. Maskelyne a trouvé que cette étoile a un mouvement propre de par siècle, en ascension droite, et par conséquent de environ en longitude ; il faut donc ajouter à la longitude précédente le produit de par le nombre de siècles écoulés depuis l’instant de l’observation de Jupiter jusqu’en 1750, pour avoir la longitude de Régulus à cet instant. On aura ainsi pour cette longitude. La théorie ne diffère donc de l’observation que de ce qui est d’une précision suffisante, et ce qui prouve l’exactitude des éléments dont nous avons fait usage dans la théorie de Jupiter.


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