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THÉORIE DE JUPITER ET DE SATURNE.

observations auraient fait naître une opinion contraire. Les mouvements que l’Astronomie d’un peuple assigne à Jupiter et à Saturne peuvent donc nous éclairer sur le temps où elle a été fondée. Suivant les Tables indiennes de Chrisnaburam, le moyen mouvement sidéral de Saturne, dans l’intervalle de jours, est de et celui de Jupiter est de Le premier de ces mouvements est en défaut de et le second est en excès de ces deux nombres sont à fort peu près dans le rapport de à comme cela doit être si l’erreur vient de ce que les moyens mouvements apparents de ces deux planètes ont été pris pour leurs véritables moyens mouvements. Les Indiens paraissent donc avoir bien déterminé ces moyens mouvements apparents ; mais on voit, en même temps, qu’ils les ont déterminés dans une partie de la période des inégalités précédentes, dans laquelle le mouvement moyen apparent de Saturne était fort lent et celui de Jupiter très rapide. Ces peuples ont deux principales époques astronomiques qui paraissent liées entre elles par les moyens mouvements des corps célestes, de manière que l’une des deux est nécessairement dérivée de l’autre. La première de ces époques remonte à l’an 3102 avant notre ère ; et je trouve qu’alors le moyen mouvement annuel apparent de Saturne était de et celui de Jupiter de ce qui s’éloigne très peu des déterminations indiennes. Leur seconde époque est dans l’année 1491 de notre ère, et le moyen mouvement annuel apparent de Saturne était alors de celui de Jupiter était de Ces mouvements s’accordent moins exactement que les précédents avec les déterminations indiennes ; mais les quantités dont ils s’en éloignent sont dans les limites des erreurs dont ces déterminations sont susceptibles, en sorle qu’il est impossible, par cela seul, de reconnaître laquelle des deux époques est réelle ou fictive.

XXXVII.

Pour réduire en nombres l’inégalité de Saturne, qui dépend de l’angle et que nous avons considérée dans