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MÉCANIQUE CÉLESTE.

étant une constante arbitraire. est le carré de la vitesse de M, vitesse que nous désignerons par en supposant donc que soit la différence exacte d’une fonction on aura

(g)

Ce cas a lieu lorsque les forces qui sollicitent le point M sont fonctions des distances de leurs origines à ce point, ce qui comprend à peu près toutes les forces de la nature. En effet, représentant ces forces, et étant les distances du point M à leurs origines, la résultante de toutes ces forces, multipliée par la variation de sa direction, sera, par le no 2, égale à elle est encore égale à on a donc

ainsi, le second membre de cette équation étant une différence exacte, le premier membre l’est pareillement.

Il résulte de l’équation () : 1o que, si le point M n’est sollicité par aucune force, sa vitesse est constante, puisque alors c’est ce dont il est facile de s’assurer d’ailleurs, en observant qu’un corps mû dans une surface ou sur une ligne courbe ne perd, à la rencontre de chaque plan infiniment petit de la surface ou de chaque côté infiniment petit de la courbe, qu’une partie infiniment petite du second ordre de sa vitesse ; 2o que le point M, en partant d’un point donné avec une vitesse donnée pour arriver à un autre point, aura, en parvenant à ce dernier point, la même vitesse, quelle que soit la courbe qu’il aura décrite.

Mais, si le mobile n’est point assujetti à se mouvoir sur une courbe déterminée, la courbe qu’il décrit jouit d’une propriété singulière, à laquelle on a été conduit par des considérations métaphysiques, et qui n’est au fond qu’un résultat remarquable des équations différentielles précédentes. Elle consiste en ce que l’intégrale comprise entre les deux points extrêmes de la courbe décrite, y est moindre que sur toute autre courbe, si le corps est libre, ou sur toute autre courbe assu-