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Meng-tseu, dénaturer la pensée de l’auteur en s’attachant servilement à la lettre.


(3) E : Les hommes aiment naturellement à empiéter sur les droits de leurs supérieurs ; mais, comme le Saint peut s’abaisser au-dessous des hommes et se placer après eux, quoiqu’il soit élevé au-dessus d’eux, ils le portent (sic) avec joie et ne le trouvent pas lourd. (Liu-kie-fou : Ils le trouvent léger ; Li-si-tchaï : Ils ne s’aperçoivent pas qu’ils ont un roi.)


(4) H : Pou-i-weï-haï 不以爲害, « il (le peuple) n’en éprouve pas de dommage. » Liu-kie-fou, même sens : i-tsong-tchi-weï-li 以從之爲利, il trouve qu’il est avantageux de le suivre et « de lui obéir. »

Aliter E : Quoiqu’il soit placé en avant des hommes, ceux-ci se réjouissent de le suivre et n’ont nulle intention de lui nuire, eul-wou-chang-haï-tchi-sin 而無傷害之心.


(5) B explique tchouï par sse , « servir, » et E par jang , « céder le pas à, obéir à, » même sens. A le rend par thsin , « pousser en avant. » Ils aiment à le mettre en avant, à le présenter pour qu’il devienne leur maître.


(6) E : S’il était élevé au-dessus des hommes et qu’il leur fût à charge ; s’il était placé en avant des hommes et qu’ils lui fissent du mal (H : et qu’ils en souffrissent), alors, quoiqu’ils lui obéissent, ils ne s’en réjouiraient pas ; s’ils s’en réjouissaient, ils ne manqueraient pas de s’en lasser. Mais, comme il ne leur est point à charge, et qu’ils ne veulent pas lui faire du mal (cf. H, E, note 4), ils aiment à le servir, et jusqu’à la fin de leur vie ils ne se lassent point de lui.


(7) E : Les mots hia-jin 下人, « il s’abaisse au-dessous des