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Plus le roi (4) multiplie les prohibitions et les défenses (5), et plus le peuple s’appauvrit ;

Plus le peuple a d’instruments de lucre (6), et plus le royaume se trouble ;

Plus le peuple (7) a d’adresse et d’habileté, et plus l’on voit fabriquer d’objets bizarres ;

Plus les lois se manifestent, et plus les voleurs s’accroissent (8).

C’est pourquoi le Saint (9) dit : Je pratique le non-agir, et le peuple se convertit de lui-même.

J’aime la quiétude, et le peuple se rectifie de lui-même (10).

Je m’abstiens de toute occupation (11), et le peuple s’enrichit de lui-même.

Je me dégage de tous désirs, et le peuple revient de lui-même à la simplicité (12).


NOTES.


(1) A, H : Le mot khi a ici le sens de t’cha , « fausseté, ruse, artifice. »

E : Dans la guerre on désire prendre l’ennemi à l’improviste ; c’est pourquoi l’on a recours à des stratagèmes habilement combinés.


(2) B : Lorsque le prince observe le non-agir, quand il évite de créer une multitude de lois, les peuples jouissent de la paix et lui donnent toute leur affection. Lorsque, au contraire, l’administration devient importune et tracassière, les peuples se soulèvent et ne savent plus que le haïr.


(3) H : Comment sais-je que, par le non-agir, on peut devenir le