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(3) Les mots kouan kien 關楗 signifient « une traverse de bois qui sert à fermer une porte à deux battants. » Cette expression (dont la seconde syllabe peut s’écrire avec la clef 75) veut dire aussi « verrou, pêne. » Hou-meou-tchi-ji-pin-tche 户牡之几牝者 (Cf. Dict. Pin-tseu-tsien.)


(4) E : Un homme vulgaire peut fermer une porte, mais on peut l’ouvrir ; il peut lier quelque chose, mais on peut le détacher.


(5) E : Ceux que le monde appelle sages n’ont que des voies étroites. Ils donnent avec partialité et ne connaissent point la justice qui est large et libérale pour tous. Si un homme est vertueux, ils se réjouissent de le voir semblable à eux et le sauvent. Si un homme n’est pas vertueux, ils savent le haïr et ne savent pas l’aimer. De là vient qu’il y a beaucoup d’hommes et de créatures qu’ils abandonnent. Mais le saint homme a le cœur exempt de partialité, et il instruit les homme sans faire acception de personne (littéral. « sans choisir l’espèce » ). Il excelle constamment à sauver tous les hommes et toutes les créatures du monde ; c’est pourquoi il ne s’est pas encore trouvé un seul homme, une seule créature qu’il ait rejetés et qu’il ait refusé de sauver.


(6) E : Le mot si a le sens de tchong , « double ; » comme si l’on disait tchong-ming 重明, « doublement éclairé. » Lao-tseu dit que la prudence du saint homme est (littéralement) éclairée et encore éclairée.


(7) E : L’homme vertueux ne l’est pas pour lui seul ; il est destiné à être le modèle des hommes. Si les hommes qui ne sont pas vertueux peuvent imiter sa conduite, alors ils peuvent corriger leurs mauvaises qualités et arriver à la vertu. C’est en cela que l’homme vertueux est le maître (le précepteur) de ceux qui ne sont pas vertueux.