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SOUVENIRS POLITIQUES

me fit part de cette entrevue qui n’était pas un présage bien rassurant de la victoire ; cela ne me découragea point. Je dis à mon frère : Il vous faut quelqu’un pour occuper M. Angers à Montmorency : je me charge de cette besogne. Il me laissa faire.

Le lendemain je me rendais au Chateau-Richer, où les citoyens, informés de ce qui avait eu lieu à l’Ange-Gardien, s’étaient empressés de convoquer une assemblée. On m’invita à m’y rendre, ce que je fis, car je prenais au sérieux mon rôle de candidat. Une couple de cents électeurs s’étaient rendus pour m’entendre. L’assemblée fut présidée par le maire, M. Édouard Cloutier, l’un des piliers du parti libéral dans cette paroisse. M. Édouard Rousseau, ancien attaché à la rédaction de l’Événement, et qui résidait dans cet endroit, avait préparé une série de résolutions qui furent adoptées, avec enthousiasme. Ces résolutions étaient une approbation de la conduite du Lieutenant-Gouverneur ; elles approuvaient également le programme du gouvernement Joly, et elles endossaient ma candidature.

L’Éclaireur, ce petit journal si vaillant, rédigé avec une grande vigueur par feu M. P. A. Tremblay, avait fait connaître mes premiers exploits dans le comté. Les électeurs de Montmorency commencèrent à envahir mon bureau et à me prodiguer leurs encourage-