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SOUVENIRS D’UN FANTÔME.

Quatre ans s’écoulèrent. D’autres événements avaient fait disparaître le souvenir de la tentative des voleurs qui, eux-mêmes, abandonnèrent la contrée. Vers la fin du mois de novembre, le soleil prêt à se coucher, voici un courrier extraordinaire, suivi d’un postillon, qui demande à la poste aux chevaux le nombre d’attelages nécessaire pour les trois voitures du comte Marouski, grand seigneur polonais, qui, dangereusement malade, avait hâte d’aller coucher à Carcassonne. Le courrier ne laisse pas ignorer que son maître, très grièvement blessé à la main droite dans une bataille livrée aux Russes, allait à Montpellier, ville célèbre alors, surtout dans les fastes de la médecine, et où il espérait trouver du soulagement aux douleurs intolérables qu’il éprouvait.

À l’annonce du passage d’un aussi puissant seigneur, la majeure partie des habi-