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d’un jardin à légumes projeté. « Travailler
ainsi pour la belle saison la fera peut-être
venir plus vite »… disent-ils, en riant.
Mon frère a retrouvé sa belle humeur
d’autrefois, si naturelle à son âge. Il chante
avec entrain toutes ses belles chansons de
jadis. Je copie ici Le Chant des Moissonneurs
que j’aime particulièrement.
L’aube sourit dans le lointain.
Quel beau pays ! Quel beau matin !
Le batelier fuit le rivage
Et le berger sort du bercail.
Le vieux clocher pour le village
A sonné l’heure du travail.
Ah ! ce travail c’est le bonheur !
C’était l’espoir du moissonneur.
Sous le marteau la faux résonne.
La troupe aux champs a pris l’essor.
Et sous ses mains, riche couronne,
Je vois tomber les épis d’or…
Pour assembler leurs flots épars,
Venez, venez, femmes, vieillards.
À nous, amis, des gerbes mûres
À nous de serrer les liens.
Ouvrez vos flancs, larges voitures,
Suffirez-vous à tant de biens ?…
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