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marché longtemps encore, traînant maintenant des pieds endoloris, elle aperçut, enfin, à droite, avec sa façade de briques rouges, et le vieux cerisier qui étendait ses branches autour, elle aperçut la grande demeure des Saint-Amand.

Alors, elle l’embrassa des yeux la maison bien-aimée qui contenait tout son bonheur. Une grande émotion l’oppressait. Elle eut tout de suite la vision des êtres chers qu’elle allait revoir, des joies d’autrefois qu’elle venait de reconquérir…

Éperdue, chancelante de faiblesse, à bout de force, elle poussa la porte, et se laissant tomber dans une chaise, elle éclata en sanglots…

III

Après huit jours d’inaction qui guérirent ses pieds meurtris, Angèle continua de vivre heureuse au sein de la famille St-Amand. Elle reprit son travail d’autrefois et recommença à soigner les poules et les porcs. De plus, elle conduisait les troupeaux au pâturage. Elle se levait au petit jour et menait les vaches dans un pré éloigné où on les laissait paître. Elle devait aussi