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pied de l’arbre, pour en atteindre les branches.

Elle y parvient après des efforts inouïs. À plusieurs reprises elle croit qu’elle va tomber et se fendre la tête sur le sol. Le vent gronde et siffle ; il hurle autour des maisons et fait le bruit des grandes vagues. La voilà qui est toute en sueurs, et dans sa hâte, elle ne s’aperçoit pas qu’il neige à gros flocons et qu’elle est enveloppée de frimas. Ses vêtements sont glacés sur elle… Le vent souffle de plus en plus fort, et la voilà qui tremble à en claquer des dents. Elle a froid maintenant jusqu’aux os…

Enfin, la feuille de laine était accrochée. Mais la brave fille rentra avec un frisson terrible qui devait l’emporter. C’est en vain que toutes les voisines, atterrées, l’entourèrent des soins les plus maternels. Au milieu des larmes et des lamentations de tous, elle mourut quelques jours après d’une forte attaque de pleurésie.

Et ce fut la belle Octavie qui s’en alla avec la dernière feuille du peuplier.