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LEMSTROEM — LÉMURIENS
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végétaux (en franc.) ; Observations faites aux stations de Sodankylœ et de Kultata {Explorât, internat, des rég. pot., I, Météorologie. II, Magnétisme terrestre ; Uelsingfors, 1886-87, en franc.) ; Des Gelées nocturnes et des moyens d’en combattre les effets (1881 et 1893,

en suéd.), etc.Th. C.

LEMTA ou LAMBTA (V. Leptis).

LEMTOUNA. Nom d’une branche de l’ancienne tribu berbère des Sanhadja. Les Lemtouna se partageaient eux-mêmes en un grand nombre de branches. Ils habitaient la partie du désert nommé Kakdem et, comme les Berbères du Maghreb, professaient l’idolâtrie. Ils se voilaient le visage avec le litham. Au 111 e siècle de l’hégire, ils embrassèrent l’islamisme. Ils soumirent les régions du désert, et firent la guerre aux nègres, pour les contraindre à devenir musulmans. Les dissensions qui éclatèrent parmi les Lemtouna amenèrent peu à peu leur ruine et plus tard la domination des Almoravides (V. ce mot).

Bibl. : Ibn-Khaldoun, Histoire des Berbères, trad. par M. le baron de Slane ; Alger, 1852-56, t. I et II.

LEMUD (François-Joseph-Aimé de), lithographe et graveur français, né à Thionville en 1816, mort en 1886. Fils d’un receveur des finances, il reçut à Pont-à-Mousson des leçons d’un élève de Girodet et entra à Metz à l’Ecole des arts. Il vint jeune à Paris, et, rapidement, son talent mi-i’omantique, mi-bourgeois, lui acquit une célébrité : son coup d’éclat fut la lithographie de Maître Wolframb, sujet tiré des Contes d’Hofmann (1838). Aimé de Lemud avait de la fortune et travaillait peu. 11 faut citer parmi ses lithographies : Jeune Fille tendant une écharpe ; le portrait de Jean Gigoux (1839) ; l’Enfance de Callot (S. de 1839) ; le Retour en France des cendres de l’Empereur, qui est sa plus belle œuvre ; Hélène de Adelsfreidt, sujet tiré des Sept Cordes de la lyre de George Sand, pendant à Maître Wolframb (1843) : les Maraudeurs ; les Dénicheurs. Ses gravures sont inférieures à ses lithographies ; il faut citer cependant le portrait du peintre -verrier Maréchal et deux compositions très estimées sur Beethoven et Mozart. Mais, comme vignettiste, Lemud eut un grand renom : il fut un des illustrateurs de Notre-Dame de Paris (Perrotin, 1844) et des Chansons de Déranger (Perrotin, 1847) ; il illustra seul les Dernières Chansons de Béranger (Perrotin, 1860) qui sont un des livres romantiques les plus recherchés de notre temps. — Son frère Ferdinand

a été aquafortiste et lithographe.Etienne Bricon.

Bibl. : E. Michel, Sur le Beethoven de M. A. de Lemud ; Metz, 1865. — Aglaüs Bouvenne, Catalogue de l’œuvre lithographié et gravé de A. de Lemud ; Paris, 1881.

LE MUET (Pierre), architecte français, né à Dijon le 7 oct. 1591, mort à Paris le 28 sept. 1669. Occupé en 1616 à des modèles et élévations de maisons, dont un modèle en relief des bâtiments du palais du Luxembourg que faisait alors construire la reine Marie de Médicis par S. de Brosse (V. ce nom), Pierre Le Muet fortifia plus tard, sur l’ordre de Mazarin, quelques villes de Picardie, et était devenu successivement architecte de Marie de Médicis, du roi et d’Anne d’Autriche, lorsqu’il acheva l’église du monastère du Val-de-Grâce commencée par François Mansart, continuée par Jacques Lemercier (V. ce nom) et dont il fit élever le dôme d’une si heureuse proportion et le grand portail. On doit encore à Le Muet plusieurs hôtels à Paris pour le comte d’Avaux, pour la duchesse de Chevreuse, pour le président Tubœuf ; le magnifique château de Tanlay (Yonne) et ceux de Chavigny en Touraine et de Pontz en Champagne. Les principales œuvres de Le Muet ont été gravées par Marot et se trouvent dans F Architecture française de J.-Fr. Blondel et aussi à la suite des ouvrages de Le Muet qui sont les suivants : 1° Manière de bien bâtir pour toutes sortes de personnes (Paris, 1623, in-fol., pi.), dont une 2e édition (Paris, 1647, in-fol.) est revue, augmentée et enrichie de plusieurs figures de Beaux Bastimens et édifices de l’invention et conduitte dudit sieur Le Muet et autres ; 2° Traité des cinq ordres d’architecture dont se sont servy les anciens, traduit du Palladio, etc. (Paris, 1645, in-8), réédité à Amsterdam

en 1682.Charles Lucas.

LE MUISIT (Gilles) (V. Gilles li Muisis).

LEMURES ou LARVES (Antiq. rom.) (V. Larves).

LÉMURIE. Continent hypothétique qui aurait existé jadis à la place de l’océan Indien, reliant Madagascar et la Malaisie. Cette hypothèse fut proposée par Sclater pour expliquer la présence des Lémuriens dans ces deux régions. Hœckel place dans cette Lémurie le berceau de l’humanité.

LÉMURIENS. I. Zoologie. — Ordre de la classe des Mammifères créé par A. Milne-Edwards (1871) pour les Makis ou Faux-Singes appelés aussi Prosimiens et classés jusque-là près des véritables Singes dans l’ordre des Quadrumanes ou Primates (V. ces mots). Les Lémuriens, en effet, ne ressemblent aux Singes que par la présence de mains aux quatre membres, caractère d’adaptation à des habitudes arboricoles et qui se retrouve dans d’autres groupes de la même classe appartenant aux Didelphes, aux Rongeurs, etc. Par tout le reste de leur organisation, les Lémuriens diffèrent beaucoup des Singes pour se rapprocher des Ongulés. Comme ces derniers et comme les Carnivores, les Lémuriens ont un placenta « en forme de cloche » dépourvu de caduque, avec un grand allantoïde au lieu du placenta discoïde, semblable à celui de l’homme, que présentent tous les Singes : ce placenta est diffus, c.-à-d. formé de villosités séparées, implantées sur toute la surface de l’œuf, sauf le pôle antérieur. L’utérus est profondément divisé (bicorne). La structure du crâne, des dents, du canal digestif, des muscles, des membres, présente aussi des rapports avec les Ongulés. Le cerveau ressemble à celui des Insectivores ; le cervelet se montre à découvert, et les grandes espèces seules présentent quelques rares circonvolutions indiquant une intelligence peu développée. — Extérieurement, les Lémuriens sont, comme les Singes, des Quadrumanes pourvus d’un pouce opposable aux deux paires de membres dont l’antérieure est ordinairement la moins développée ; les ongles sont presque toujours plats, sauf celui de l’index postérieur qui est constamment en forme de griffe : l’Aye-Aye (V. ce mot) a des griffes à tous les doigts, sauf le pouce. La forme de la tète ressemble à celle des Carnivores, ce qui a valu aux Lémuriens le nom de Singes à museau de Renard ; la région faciale est velue, sauf le bout du nez, et l’oreille est pointue comme celle des Carnivores. Le crâne a les orbites incomplètement fermés (sauf chez le Tarsier) et communiquant avec la fosse temporale ; le trou lacrymal s’ouvre en dehors de l’orbite. La dentition est complète, au moins chez le jeune, car chez l’adulte certaines dents sont souvent caduques, ce qui réduit d’une façon remarquable la dentition primitive : cette réduction est poussée à ses dernières limites chez l’Aye-Aye (Chiromys) qui présente la formule des Rongeurs, bien que l’on retrouve chez le jeune la dentition normale des Lémuriens. Les incisives supérieures, ordinairement au nombre de deux paires, sont petites et séparées sur la ligne médiane par un large intervalle ; les canines sont grandes comme chez les Carnivores ; la mâchoire inférieure ressemble davantage à celle de certains Insectivores : elle présente en avant deux ou trois paires de dents proclives qui tiennent la place des incisives, mais dont les plus externes sont souvent considérées comme des canines, car elles sont immédiatement suivies par les prémolaires. Les molaires sont hérissés de cônes pointus, généralement au nombre de quatre, comme chez les Insectivores. La dentition diffère beaucoup d’ailleurs d’un genre à l’autre. Outre les mamelles pectorales, il y a une seconde paire de mamelles inguinales ou ventrales.

Les Lémuriens sont des animaux organisés pour vivre dans les forêts et qui se meuvent avec une grande aisance au milieu des branches d’arbres : à terre ils marchent mal et avancent par petits sauts en se tenant dressés sur leurs membres postérieurs. Tous ont des habitudes plus ou