Page:Lambert - Rencontres et entretiens, 1918.djvu/141

Cette page a été validée par deux contributeurs.
139
LE PÈRE JÉRÔME

Mon oncle, prenant la chose de son haut, se croit insulté ; il se lève de table, le visage rouge de colère et me dit : « Allons-nous en !  » Monsieur Robson, riant moitié figue, moitié raisin, essaya en vain de le retenir. Mon oncle m’entraîne au-dehors, au moment où la pluie déversait de plus belle ses torrents.

L’insulte avait été trop forte ; mon oncle Augustin n’avait pu la digérer.

M. Robson abandonna la cure de Drummondville vers 1847, pour aller porter le secours de son ministère aux infortunés Irlandais qui arrivaient sur les bords du St-Laurent, où ils étaient impitoyablement fauchés, par milliers, par le terrible typhus qui régnait alors au milieu d’eux. Il mourut peu de temps après en soulageant ceux de son sang et de sa race.

Si le père Jérôme Léveillé prenait plaisir à raconter les contrariétés et les misères de nos prêtres il donnait pour raison que nos prêtres étaient au milieu de nous pour endurer les souffrances causées par chacun qu’ils pouvaient bien souffrir qu’on prenne innocemment un petit plaisir à leurs dépens.

Mais malheur à celui qui se permettait de parler mal des prêtres en sa présence ; sur ce sujet jamais personne ne trouvait grâce devant