Page:Lambert - Rencontres et entretiens, 1918.djvu/140

Cette page a été validée par deux contributeurs.
138
RENCONTRES ET ENTRETIENS

sans plus de cérémonie, voulait, « illico », aller faire une verte remontrance au curé Robson, sur sa manière de dire. Heureusement, mon oncle Augustin arrêta ses idées belliqueuses en lui disant : « Tiens-toi tranquille, mon ami ! C’était vrai ce qu’a dit monsieur le curé ! Bien trop vrai, puisque toi-même, dimanche dernier, tu as failli te battre comme un chien ! »

Un dimanche, durant l’office, le temps s’était couvert. Bientôt la pluie commença à tomber par torrents et dura une partie de la journée, de telle sorte que le curé Robson dût remettre à plus tard son retour à Drummondville.

Mon oncle ayant à s’entretenir avec monsieur Robson, m’avait emmené avec lui, à la résidence du curé. L’entretien terminé, M. le curé demanda à mon oncle, vu le mauvais temps, de prolonger sa visite, et de bien vouloir faire la partie de cartes avec lui. Mon oncle n’était pas un joueur de cartes ; cependant par politesse et pour faire plaisir à M. Robson, il se prêta de bonne grâce à son désir.

Le curé perdit la première partie qui, disait-il, est celle des enfants ; mais il gagna la deuxième, et sans perdre de temps vint frapper d’une carte le nez de mon oncle Augustin, en s’écriant : « Quand je gagne, moi, c’est comme cela que je le fais sentir ! »