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CAJOLETTE ET LA STATUE…

lières. Un jour, alors qu’il travaillait dans une ville de la Nouvelle-Angleterre, le bourgeois chez qui il était engagé, lui avait donné l’ordre d’aller faire une commission pour les Sœurs d’un hospice quelconque.

Il s’agissait d’aller chercher une statue en plâtre, c’était un ange gardien. Un accident lui était arrivé, l’ange avait perdu une de ses ailes : De là la nécessité d’envoyer chez le statuaire, pour réparer l’aile brisée. La statue réparée, avait été placée dans la voiture avec les plus grandes précautions, après force recommandations, l’artiste aurait fait remarquer à Cajolette, qu’il lui livrait la statue en bon état, qu’il rendait mon ami responsable pour le retour. Cette statue ajouta-t-il représente une valeur de quatre-vingt-cinq piastres ; à vous donc d’être prudent. Le gâcheur de plâtre était Allemand ; sa voix rude, ses instantes recommandations, sa manière de les faire, tout cela rendait Cajolette perplexe et même soupçonneux : Peut-être se disait-il en lui-même que le plâtrier n’a pas voulu tout dire. N’y aurait-il pas quelque point faible dans la statue, et pourquoi tant de recommandations puisque le rusé Allemand se déchargeait de toute responsabilité ?