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précipice,
Ce héros généreux viendrait, n’en doutez pas,
Se venger de vos torts en vous offrant son bras !


SAUL.

Ah ! tu dis vrai, peut-être ; oui, ce cœur magnanime
Est fait pour concevoir un dessein si sublime.
Mais séparé de nous, au fond de ses déserts,
Il n’a point entendu le bruit de nos revers !
Il ne reviendra pas me ramener ma gloire !


JONATHAS.

Eh bien ! seigneur, eh bien ! ce que vous n’osez croire,
Ce fils reconnaissant pour vous l’a déjà fait.


SAUL.

O ciel !


JONATHAS.

                  Oui, de ces lieux s’approchant en secret,
David, humble et tremblant, attend dans le silence
Que son père et son roi l’admette en sa présence.


SAUL.

Quoi ! David ?


JONATHAS.

                           Oui, David, en ce danger pressant,
Veut vous offrir sa tête, ou vous donner son sang.


SAUL.

Ah ! béni soit le ciel qui vers nous le renvoie !
David ? où donc es-tu ? Courez, que je le