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pose ?
Un vieillard, un enfant, une femme et des pleurs,
Voilà donc mon espoir ! voilà donc tes vengeurs !

MICOL.

Il en restait un autre !

SAUL.

                                   Et qui donc ?

JONATHAS.

                                                           O mon père,
N’aviez-vous pas deux fils ? n’avais-je pas un frère ?


SAUL.

Que dites-vous ? ô ciel ! oh ! regrets superflus !
Oui, David fut mon fils : hélas ! il ne l’est plus.
David n’est plus mon fils !... Ah ! s’il Tétait encore !
S’il entendait la voix du vieillard qui l’implore !
Si le Seigneur pour nous armait encor sa main
De la foudre sacrée ou d’un glaive divin !
H rendrait à mes sens la force et la lumière,
Et l’ennemi tremblant, couché dans la poussière.
Sous nos coups réunis tomberait aujourd’hui !
Car David est ma force et Dieu marche avec lui.
Mais j’ai brisé moi-même un appui si fidèle ;
C’est par des attentats que j’ai payé son zèle ;
David n’est plus mon fils ! je l’ai trop outragé !
Si mon malheur le venge, il est assez vengé.

 
JONATHAS.

A ce héros, seigneur, rendez plus de justice !
Ah ! s’il savait son prince au bord du