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et gracieuse sagesse sur les mœurs, les coutumes, les civilisations qu’il parcourt ; c’est l’homme avancé en intelligence et en années, conduisant le jeune homme par la main, et lui montrant, avec le sourire de la raison et de l’ironie, des scènes nouvelles pour lui. M. Poujoulat est un poëte et un coloriste ; son style, frappé de l’impression et de la teinte des lieux, les réfléchit tout éclatants et tout chauds de la lumière locale. On sent que le soleil d’Orient luit et échauffe encore dans sa pensée jeune et féconde, pendant qu’il écrit à son ami ; ses pages sont des blocs du pays même, qu’il nous rapporte tout rayonnants de leur splendeur native. La diversité de ces deux talents, s’achevant l’un par l’autre, fait de la Correspondance d’Orient le recueil le plus complet que nous puissions désirer sur cet admirable pays : c’est aussi la lecture la plus variée et la plus attrayante.

Pour la géographie, nous avons peu de choses encore ; mais les travaux de M. Caillet, jeune officier d’état-major, que j’ai rencontré en Syrie, seront sans doute publiés bientôt, et compléteront pour nous le tableau de cette partie du monde. M. Caillet a passé trois ans à explorer l’île de Chypre, la Caramanie, les différentes parties de la Syrie, avec