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C’est là que les femmes et les enfants passent les journées et souvent les nuits. Devant les maisons, entre les troncs de quelques mûriers ou de quelques oliviers, l’Arabe construit un foyer avec trois pierres, et c’est là que sa femme lui prépare à manger. On jette une natte de paille sur un bâton qui va du mur aux branches de l’arbre. Sous cet abri se fait tout le ménage. Les femmes et les filles y sont tout le jour accroupies, occupées à peigner leurs longs cheveux, à les tresser, à blanchir leurs voiles, à tisser leurs soies, à nourrir leurs poules, ou à jouer et à causer entre elles, comme dans nos villages du midi de la France, le dimanche matin, les filles se rassemblent sur les portes des chaumières.




Même date, au soir.


Toute la journée a été employée à décharger le brick, et à porter, de la ville à notre maison de campagne, les bagages de notre caravane. Chacun de nous aura sa chambre. Un vaste champ de mûriers et d’orangers s’étend autour des cinq maisons réunies, et donne à chacun quelques pas à faire devant sa porte, et un peu d’ombre pour respirer. J’ai acheté des nattes d’Égypte et des tapis de Damas, pour nous servir de lits et de divans. J’ai trouvé des charpentiers arabes très-actifs et très-intelligents qui sont déjà à