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comme dans une gorge de la Savoie ou de l’Auvergne, aux derniers jours de l’automne. La violence du vent du nord, qui entre avec des vagues bruyantes jusqu’au fond du golfe où nous sommes mouillés, nous empêche de partir.




18 août 1832, en mer, mouillés devant les jardins d’Hydra.


Enfin nous sommes partis dans la nuit d’hier par une jolie brise du sud-est ; nous dormions dans nos hamacs. À sept heures nous sommes hors du golfe ; la mer est belle, et frappe harmonieusement les parois du brick. Nous sommes dans le canal qui se prolonge entre la terre ferme et les îles d’Hydra et Spezzia.

Vers midi nous sommes affalés à la côte du continent en face d’Hydra. Des coups de vent terribles, et partant de tous les points du compas, rendent la manœuvre périlleuse. Nos voiles sont déchirées ; nous risquons de rompre nos mâts ; pendant trois heures nous luttons sans relâche contre des ouragans furieux ; les matelots sont épuisés de fatigue ; le capitaine semble inquiet du sort du navire ; enfin il réussit à atteindre l’abri d’une côte élevée et un mouillage connu des marins, en face d’une charmante colline qu’on appelle les jardins d’Hydra. Nous y jetons l’ancre à un