Page:Lamartine - Œuvres complètes de Lamartine, tome 5.djvu/441

Cette page n’a pas encore été corrigée


Ainsi, dans la forêt voisine,
Où nous allions près de l’enclos,
Des cris d’une voix enfantine
Éveiller des milliers d’échos,

Si l’homme, jaloux de leur cime,
Met la cognée au pied des troncs,
A chaque chêne qu’il décime
Une voix tombe avec leurs fronts.

Il en reste un ou deux encore :
Nous retournons au bord du bois
Savoir si le débris sonore
Multiplie encor notre voix.

L’écho, décimé d’arbre en arbre,
Nous jette à peine un dernier cri ;
Le bûcheron au cœur de marbre
L’abat dans son dernier abri.

Adieu les voix de notre enfance,
Adieu l’ombre de nos beaux jours !
La vie est un morne silence
Où le cœur appelle toujours !