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Ton amour, ô Seigneur ! est dans l’amour suprême !
L’amour de ces enfants en qui le chrétien t’aime ;
Sur leurs cœurs ulcérés cette huile de ta foi ;
Ces aumônes d’esprit en pages de ta loi ;
Ces pains multipliés pour nourrir leurs misères ;
Ces conversations la nuit avec ses frères,
Pour charmer leur exil en se parlant de toi ;
Ces cœurs fertilisés se fondant en prières
Aux hymnes du prophète-roi :
C’étaient là de ses nuits les voluptés sévères.
Anges qui les voiliez, ô redites-les-moi !
Dites, oiseaux évangéliques,
Passereaux du sacré jardin,
Dont les notes mélancoliques
Enchantent les flots du Jourdain :

Saintes colombes de ces saules
Qui, joignant vos pieds de rubis,
Veniez percher sur les épaules
Du pasteur des douces brebis ;

Oiseaux cachés parmi les branches
Sur les bords du sacré vivier.
Qui couvrez de vos ailes blanches
Le térébinthe et l’olivier ;

Vous qui même à son agonie,
Accourant à sa sainte voix,
Veniez mêler votre harmonie
Aux gémissements de sa croix ;