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CHAPITRE IX.

pauvre animal m’attestèrent une fois de plus combien il prend part aux douleurs et aux joies de l’homme.

Je me rafraîchis avec eux. Jamais Fior d’Aliza n’avait été plus belle ; elle portait son enfant comme une vierge de Raphaël, ignorant comment ce fruit d’innocence lui était venu dans une nuit de mort ! Elle le regardait sans cesse comme pour voir si c’était un miracle ou un vrai enfant des hommes ; puis, reconnaissant dans ses yeux la couleur des siens, et sur ses lèvres le rire gai et tendre d’Hyeronimo, elle le rapprochait de son visage et le baisait avec cette sorte d’ivresse que l’enfant à la mamelle donne à sa mère.

— Que le bon Dieu bénisse a jamais cet arbre, cette maison et cette famille, dis-je tout bas en me retirant ; ils sont heureux, et que leur bonheur se perpétue d’âge en âge et de génération en génération !

FIN.


Paris.— Typ. de Rouge frères, Dunou ut Fresné, rue du Four-St-Germ., 48