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FIOR D’ALIZA.

dantesques en vieillissant ; ils reprochaient à M. de La Maisonfort d’être resté jeune malgré ses années. On le desservait à Paris ; il voulait y rentrer malgré eux pour se défendre et pour obtenir du roi un poste plus lucratif. En attendant, il n’avait plus qu’a peu près un an à passer dans l’Italie centrale pour me laisser, à titre de chargé d’affaires de France, ses trois légations, Florence, Parme, Modène et Lucques, à diriger.

XXIV

Incapable de basse jalousie et très-capable d’amitié pour un jeune homme dont la renommée naissante le flattait sous le rapport littéraire, poëte lui-même, et poëte très-agréable (la touchante et naïve romance gauloise de Griselidis est de lui), il m’accueillit moins en subordonné qu’en ami plus jeune et en élève tout à la fois politique et poétique ; il me présenta comme son second et comme son successeur aux principales cours auprès desquelles il était accrédité.

Celle de Florence, qui était notre principale résidence, se composait d’abord du grand-duc de Toscane, jeune encore d’années, mais d’une maturité précoce et studieuse qui annonçait un digne héritier du trône et du libéralisme philosophique de Léopold.

Léopold, quoique frère de l’empereur d’Autriche, et empereur ensuite lui-même, avait inoculé le goût et l’habitude