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CHAPITRE III.

LX

Après le souper, je demandai timidement, en regardant tour à tour l’aïeule, le père, la fille, le récit qui n’avait été promis pour m’expliquer la profonde blessure du châtaignier.

— Ah ! moi, je ne saurais pas dire, je pleurerais trop, dit la vieille femme.

— Ah ! moi, je n’oserais pas, je suis trop jeune pour tout savoir et trop innocente pour savoir bien raconter, dit la sposa.

— Parlez donc, vous, père, dirent-elles toutes deux.

LXI

— Ah bien ! non, dit le père ; mais parlons chacun à notre tour, et disons chacun ce dont nous nous souvenons ; ainsi le voyageur saura tout par la bouche même de celui qui aura vu, connu et senti la chose.

— Bien ! dis-je. C’est donc à la vieille mère de parler la première, car elle a vu passer bien des ombres du châ-