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quelques-unes avaient été examinées avant sir William Herschel ; aidé par son puissant télescope, cet habile observateur fixa la position et étudia la nature de deux mille cinq cents nébuleuses de l’hémisphère boréal. La sœur de sir William, miss Caroline Herschell, qui a dernièrement quitté cette vie, comblée de jours et d’honneurs, en calcula le lieu, et dressa le catalogue de leurs ascensions droites. Sir John a augmenté ce nombre de huit cents ; et, dans l’admirable ouvrage qu’il a récemment publié, il a déterminé le lieu de deux mille quatre cents nébuleuses, dont cinq cents sont nouvelles. Des gravures, faites sur ses dessins, ornent cette publication ; elles représentent ce qu’il y a de plus remarquable dans l’hémisphère austral : de sorte que les astronomes futurs pourront noter les changements qui seraient survenus dans la situation, le degré de condensation ou la forme de ces masses agrégées, dont la nature est encore si peu connue.

» Les nébuleuses sont vraiment innombrables, et leurs formes varient à l’infini ; on peut les ranger cependant en deux catégories distinctes : les unes sont des espèces de plaques, de mouches de grandes dimensions, dont la configuration se montre irrégulière jusqu’au caprice ; tantôt elles revêtent l’apparence de nuages fantastiques, brillants dans quelques parties, sombres dans d’autres, étendant parfois de longs bras dans l’espace, ou prenant l’aspect vaporeux de flocons emportés par les vents ; quelques-unes offrent les sujets de contemplation les plus intéressants que renferment les cieux. De grandes portions de celles-ci se laissent résoudre en étoiles, tandis que celles-là se refusent à cette décomposition, probablement à cause de la petitesse et de l’extrême rapprochement des étoiles, ou de la trop grande distance où ces nébuleuses sont placées : telle serait l’apparence de la Voie lactée, si elle était vue de plus loin.

» Dans l’autre division, les nébuleuses ont un volume moindre de beaucoup ; leurs formes, arrêtées, sont très-variées : on les voit dans les parties les plus reculées des cieux, ou bien elles occupent de grands districts, qu’elles peuplent seules loin de la Voie lactée. Beaucoup de celles-ci sont si éloignées, que tous les efforts de l’œil se bornent à donner la conscience de leur existence. Quelques-unes semblent s’attacher aux étoiles qu’elles enserrent ; d’autres, pareilles aux comètes, sont pourvues de chevelures et de queues. On en rencontre d’annulaires : elles sont circulaires, ou semblables à un énorme anneau plat qu’on verrait obliquement, et qui renfermerait à son centre une forme lenticulaire. Les nébuleuses stellaires diffèrent de celles-ci, et constituent un beau sujet