Page:Lamartine - Œuvres complètes de Lamartine, tome 34.djvu/237

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
236
CÉSAR.

prière des Rèmes, leurs frères, mais il exigea qu’ils livrassent leurs armes et les principaux personnages de la nation, y compris deux fils du roi Galba, généralissime des confédérés.

De la il conduisit son armée dans le pays des Bellovaques (Beauvaisis). Ils s’étaient enfermés, avec tout ce qu’ils avaient, dans la ville de Bratuspantium (Gratepenche). À cinq milles de cette place, César rencontra tous les vieillards qui en étaient sortis ; ils lui tendaient les mains, en disant dans leur langue « qu’ils se soumettaient et ne prétendaient tendaient pas résister au peuple romain. » À peine fut-il campé sous les murs, qu’il aperçut au haut des remparts la multitude des femmes et des enfants le suppliant par leurs gestes de ne point les traiter en ennemis.

Le druide Divitiac, qui accompagnait César, intercéda pour eux. « De tout temps, dit-il, les Bellovaques ont été les alliés et les amis des Édues. Entraînés par des chefs qui leur répétaient que César avait réduit les Édues en esclavage et qu’il les accablait d’indignités et d’outrager, les Bellovaques se sont détachés de nous, ils ont pris les armes contre vous. Maintenant les auteurs de ces intrigues, voyant les calamités qu’ils avaient attirées sur leur pays, se sont enfuis dans l’île de Bretagne. Les Édues s’unissent aux Bellovaques pour implorer la douceur et la clémence de César. Que César les écoute ! ce sera porter au plus haut degré le crédit et la considération des Édues dans toute l’étendue de la Belgique. »

César, dont l’intérêt était de faire grâce, parut ne céder qu’aux prières de Divitiac ; et, comme l’intercession des Rèmes avait sauvé Noviodunum, il voulut que les Édues pussent aussi se vanter d’avoir préservé de sa ruine la capitale des Bellovaques. Il consentit donc à recevoir les assiégés à composition, leur fit livrer six cents otages et leurs armes, et passa de la sur le territoire des Am-