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de Saluce qui ont échappé aux hasards des années et que j’ai retrouvées classées dans la vieille armoire de la bibliothèque de mon oncle, où je les jetais après les avoir lues et relues.


II


Tout ceci était nécessaire à dire pour faire comprendre une des courses les plus inattendues et une des disparitions les plus mystérieuses de ma jeunesse. Folie ou dévouement, peu importe ; ce qui est fait est fait, ce qui est dit est dit. Les confidences sont les confessions de l’amitié, et c’est à l’amitié aussi de les absoudre.


III


Un soir des derniers jours du mois de juillet, en rentrant à cheval, mon fusil en bandoulière sur mon épaule, dans la grande pelouse déserte qui s’étend entre deux quinconces de tilleuls devant la porte du château de mon oncle, je fus très-étonné de trouver un postillon de la poste voisine du Pont-de-Pany, qui me remit une lettre très-pressée, écrite de l’auberge du village, en me demandant une réponse.

Sans descendre de cheval j’ouvris la lettre et je lus. La lettre était en italien, langue que mon long séjour en Italie m’avait rendue aussi familière que ma langue maternelle. En voici la traduction :

« Deux dames venant de Rome, informées par le comte