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dans deux ans ? Car c’est dans deux ans que le prince *** doit lui enlever sa petite-fille devenue sa femme. »

« Quand Régina s’aperçoit de cette inquiétude et devine la pensée de sa grand’mère, elle se lève sur la pointe des pieds et arrête l’aiguille sur le cadran en regardant la comtesse Livia. « Non, non, dit-elle avec cette charmante moue italienne des lèvres d’enfant, non, grand’mère, ne pensez pas à cela ! Je vous dis que cela ne viendra jamais ! Ce vilain prince, ne m’en parlez pas ; il me fait haïr mon nom ! Je suis Régina ; je ne suis pas sa princesse ! je ne le serai pas ! Je me moque de ses sbirri ; mon cœur est à moi, je le donnerai à qui je veux ! » Et elle me regarde d’un air d’intelligence et en souriant comme si, en effet, en arrêtant l’aiguille, la capricieuse avait arrêté le temps ! »

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(Il manque ici sept ou huit lettres de Saluce dans lesquelles il me racontait les scènes monotones de son bonheur, et les développements de la passion des deux amants.)