Page:Lamartine - Œuvres complètes de Lamartine, tome 30.djvu/140

Cette page a été validée par deux contributeurs.

Et, du haut de la tour dont ils touchent les bords,
Sur l’abîme profond tombant comme un seul corps,
Le lac qui les reçoit ouvre sa vague obscure,
Et le flot les recouvre avec un sourd murmure.
Tels pendant qu’au printemps un couple de ramiers
Soupire ses amours sur les hauts peupliers,
Le perfide oiseleur, qui voit battre leurs ailes,
Perce d’un même trait les deux oiseaux fidèles,
Les gouttes de leur sang teignent leurs flancs ternis,
Leurs cols entrelacés se penchent réunis,
Et, comme un doux faisceau qu’un trait mortel enchaîne,
La même flèche encor les unit sur l’arène.