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HARMONIES POÉTIQUES ET RELIGIEUSES.

églises d’Italie, peuplées de tombes, de statues, de tableaux ; véritables musées religieux, où l’on sent à la fois la hauteur, la grandeur et la sérénité lumineuse d’un culte plus moderne. La cathédrale n’est qu’un vaste sépulcre, tout y est sombre, tout y gémit, rien n’y chante ; les voûtes sonores des églises d’Italie chantent d’elles-mêmes, ce sont les temples de la résurrection.

J’allais souvent, aux heures brûlantes du milieu du jour, à Florence, errer dans ces belles nefs de San-Spirito, de Santa-Maria Novella ou du Duomo ; ce furent ces églises qui m’inspirèrent cet hymne. Après les mers, après les Alpes, après les forêts et leurs murmures, ce qui contient le plus de poésie, c’est un temple ; car l’âme de l’homme les moule, pour ainsi dire, sur elle-même : ses mystères, ses ténèbres, ses demi-clartés, ses illuminations soudaines, ses regrets sur des tombes, ses transfigurations des êtres aimés et divinisés par elle, ses larmes, ses soupirs, ses gémissements, ses extases et ses joies, tout est là. Un temple bien compris, c’est l’abrégé de l’humanité.