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HARMONIES POÉTIQUES

Nagent au sein de tes clartés,
Et, des cieux où leurs feux pâlissent,
Sur notre globe ils réfléchissent
Des feux à toi-même empruntés.


L’Océan se joue
Aux pieds de son roi ;
L’aquilon secoue
Ses ailes d’effroi ;
La foudre te loue
Et combat pour toi ;
L’éclair, la tempête,
Couronnent ta tête
D’un triple rayon ;
L’aurore t’admire,
Le jour te respire,
La nuit te soupire,
Et la terre expire
D’amour à ton nom !


Et moi, pour te louer, Dieu des soleils, qui suis-je ?

Atome dans l’immensité,
Minute dans l’éternité,

Ombre qui passe et qui n’a plus été,

Peux-tu m’entendre sans prodige ?
Ah ! le prodige est ta bonté !

Je ne suis rien, Seigneur, mais ta soif me dévore ;
L’homme est néant, mon Dieu, mais ce néant t’adore,

Il s’élève par son amour ;

Tu ne peux mépriser l’insecte qui t’honore ;
Tu ne peux repousser cette voix qui t’implore,

Et qui vers ton divin séjour,