Page:Lamartine - Œuvres complètes de Lamartine, tome 2.djvu/200

Cette page a été validée par deux contributeurs.
199
AVERTISSEMENT.

solitaire comme eux, trouver une sympathie dans ses accords, et dire quelquefois en l’écoutant : « Nous prions avec tes paroles, nous pleurons avec tes larmes, nous invoquons avec tes chants ! »

C’est à eux seuls que ces vers s’adressent. Le monde n’en a pas besoin : il a ses soins et ses pensées. Mais si quelques-uns de ces esprits qui ne sont plus au monde répondent en secret à mes faibles accents ; si quelques-uns de ces cœurs arides s’ouvrent, et retrouvent une larme ; si quelques âmes sensibles et pieuses me comprennent, me devinent, et achèvent en elles-mêmes les hymnes que je n’ai fait qu’ébaucher, c’est assez ; c’est tout ce que j’aurais voulu obtenir ; c’est plus que je n’ose espérer.


Paris, mai 1830.