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Puis enfin de son corps suivant l’épuisement,
Le filet affaissé resta sans mouvement.
Telle aux bords frissonnants du beau lac Méotide
On voit d’ardents pêcheurs une troupe cupide,
Dans le filet flottant qu’ils lancent de l’esquif,
Ramener sur la grève un jeune oiseau captif.
L’alcyon argenté, couché sur le rivage,
Aux mailles du lacet déchire son plumage,
Voit briller à travers le réseau contracté
Sa mer d’affection, son ciel de liberté ;
De ses frères de nid pour rejoindre les bandes
S’efforce d’élargir ses ailes toutes grandes,
Bat des pieds et du col, et du bec et des flancs,
L’élastique prison et ses nœuds ruisselants,
Et, s’affaissant enfin sous l’effort qui l’accable,
Souille son col de sang et sa plume de sable.