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Pour que ses ondes toujours pleines,
Se multipliant dans nos veines,
En désaltèrent le réseau !


Pour que cette source éternelle
Dans tous les ruisseaux renouvelle
Ce torrent que rien n’interrompt,
Et de la crête à la racine
Verdisse l’immense colline
Qui végète dans un seul tronc !


Dites quel jour des jours nos racines sont nées,
Rochers qui nous servez de base et d’aliment !
De nos dômes flottants montagnes couronnées,
Qui vivez innombrablement ;
Soleils éteints du firmament,
Étoiles de la nuit par Dieu disséminées,
Parlez, savez-vous le moment ?
Si l’on ouvrait nos troncs plus durs qu’un diamant,
On trouverait des cents et des milliers d’années
Écrites dans le cœur de nos fibres veinées,
Comme aux couches d’un élément !


Aigles qui passez sur nos têtes,
Allez dire aux vents déchaînés
Que nous défions leurs tempêtes
Avec nos mâts enracinés.