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ment de haine à la royauté, et agite son chapeau au-dessus de sa tête pour s’associer avec plus d’évidence à l’enthousiasme qui répudie les rois.

« Mais, poursuit Pétion, il ne s’agit ici ni de prononcer sur la royauté abolie, ni sur le sort du roi, car Louis Capet ne l’est plus ; il s’agit de prononcer sur le sort d’un homme. Vous vous êtes établis ses juges, il faut que vous puissiez juger avec une pleine conviction des faits. Les vrais amis de la liberté et de la justice sont ceux qui veulent examiner avant de juger ! Plusieurs membres veulent, avec Lanjuinais, qu’on rapporte le décret par lequel il a été dit que Louis serait jugé ; d’autres veulent qu’il soit simplement prononcé sur son sort par mesure politique. Je suis de la première opinion. Mais il n’en faut préjuger aucune. Je demande que la résolution présentée par Couthon soit maintenue, mais en réservant la question soulevée dans le cours de la séance. » La Convention, ramenée au sang-froid par la voix courageuse et imposante encore de Pétion, vota la proposition de Couthon et les réserves de Pétion, qui laissaient des heures, des éventualités et des réflexions entre l’arrêt du peuple et la vie du roi.


XX


Pendant que ces agitations dans la salle trahissaient l’angoisse et l’irrésolution des juges, le roi, de retour dans la salle des inspecteurs de la Convention, se jeta dans le