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jardin dans sa longueur : l’une sur le bord de l’eau, réservée à la famille royale ; Louis XVI y avait fait élever un pavillon rustique et planter un petit jardin pour l’exercice et pour l’instruction du Dauphin. L’autre terrasse, appelée terrasse des Feuillants, suivait le bord opposé du jardin depuis le pavillon Marsan jusqu’à la terrasse de l’Orangerie, qui décrivait un demi-cercle à l’extrémité du jardin, et descendait par une rampe vers le pont tournant.


IX

Le pont tournant était l’entrée du jardin des Tuileries du côté des Champs-Élysées. Il tournait en effet sur un fossé profond et était défendu par un poste. La terrasse des Feuillants était coupée de deux escaliers à quelque distance du pavillon Marsan. L’un de ces escaliers conduisait à un café ouvert autrefois sur le jardin, fermé de ce côté depuis les troubles. Il s’appelait le café Hottot. C’était le rendez-vous des orateurs du peuple, que le voisinage de l’Assemblée nationale y attirait depuis que celle-ci siégeait à Paris. L’autre escalier conduisait du jardin à l’Assemblée, dont l’enceinte communiquait au jardin par un passage étroit, obscur et infect, que le roi était obligé de traverser à pied toutes les fois qu’il se rendait en cérémonie au milieu des législateurs.

Du côté du Carrousel, quatre cours, séparées les unes des autres et séparées du Carrousel lui-même par des bâ-